[Ciné] Le Moine

Frère Ambroise, jeune prêtre recueilli dès le plus jeune âge par une communauté de frères capucins dans l'Espagne du 17e siècle, prêche avec une foi et une ardeur qui parviennent à toucher le coeur de nombreux fidèles et à rendre pénitents les coeurs les plus durs. Sa vertu et son intégrité sont sans failles; aussi, n'a-t-il que peu de pitié pour les pauvres âmes ne parvenant pas à mettre un terme à leurs péchés. Un beau jour, un jeune novice du nom de Valerio, défiguré et portant un masque de cire, se présente pour offrir ses services. Rapidement, une relation particulière va s'instaurer entre Valerio et frère Ambroise, portant à péril tout ce en quoi ce dernier croyait avec une conviction qu'il pensait inébranlable...

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Adapté du roman du même nom, Le Moine nous offre ici un film gothique puissant et ingénieux. Mise en scène impeccable, un Vincent Cassel irréprochable, un scénario lent mais intelligemment construit, une ambiance sombre et glauque, et une chute qui laisse le spectateur sur son siège jusqu'au bout. Malgré le fait que rien ne soit profondément inattendu, que les moments-clés de l'intrigue sont relativement prévisibles, la beauté des images et le talent des acteurs rendent ce film plus qu'attrayant et ce dernier ne peut que nous toucher, nous déranger, au plus profond de notre âme, quelles que soient nos convictions philosophiques. 

La dureté de certaines scènes ne faisant que renforcer ce sentiment d'oppression; si l'on empathit facilement au sort des personnages, une certaine curiosité malsaine, instaurée par l'ambiance et la musique du film, nous anime et fait de nous d'assidus spectateurs jusqu'à la fin de cette progressive descente aux enfers...

9/10