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Who's in da house ?

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mardi 7 janvier 2014

[Ciné] Venus In Furs



Après avoir passé sa journée à auditionner des comédiennes ratées dans son théâtre, Thomas s'apprête à abandonner l'espoir de trouver la femme parfaite pour jouer le rôle principal. Alors qu'il est sur le point de s'en aller, Wanda, une jeune femme vulgaire et écervelée, fait son apparition, correspondant parfaitement à tout ce que Thomas déteste. Il finit, à force de supplications et d'insistance, par lui laisser une chance de déclamer un extrait. Abasourdi par la performance incroyable et inattendue de Wanda, Thomas propose à la jeune femme de prolonger l'audition...

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Bien qu'il faille, à mon sens, avoir ne fût-ce qu'entendu parler de l'oeuvre de Sacher-Masoch pour pleinement apprécier le film, n'importe qui pourrait se laisser subjuguer par cet intense huis-clos qui se crée autour de Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner. Grâce à une alternance de scènes comiques et modernes avec des passages plus forts et plus sérieux, point question de s'ennuyer. Polanski nous offre une superbe mise en abyme, deux performances extraordinaires, une réalisation belle, simple et efficace, une musique taquine signée Alexandre Desplat, et une ingénieuse manière de traiter les rapports de dominance et les relations homme femme.
Sans aucun doute mon meilleur moment cinéma depuis Cloud Atlas.

Pour la petite mise en bouche : 


À voir absolument !


10/10

[Ciné] Pain & Gain


Lorsque Daniel, coach sportif, décide qu'il veut lui aussi vivre le rêve américain comme sa riche clientèle, il est prêt à tout. Sollicitant deux de ses copains, il met au point un plan machiavélique : kidnapper un riche client et lui voler son identité.

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Voilà ce qui arrive quand on laisse Michael Bay prendre de la drogue et qu'il n'est plus capable de faire mumuse avec un milliard d'effets spéciaux et des vides scénaristiques : c'est trop bien ! Pain & Gain est drôle, décalé, dégueulasse, dérangé, divertissant, et plein d'autres adjectifs en D.

Inspiré de faits réels, le film met le spectateur face à des faits brutaux et violents traités avec brio, de sorte à ce que l'on puisse prendre suffisamment de recul pour se fendre la poire en y assistant. Une belle aventure où les personnages principaux sont les rois des glands. À déguster avec une part de galette des rois (j'ai deux jours de retard, et alors ?).


8,5/10

mardi 10 septembre 2013

[Ciné] The East


Lorsqu'un groupe écoterroriste prévoit trois actions à l'encontre de grandes multinationales afin de les faire payer pour leurs actes criminels, Sarah est chargée d'infiltrer le groupuscule afin de dévoiler leurs agissements. Après une méfiance générale et un accueil pour le moins incongru, Sarah commence à gagner la confiance de cette curieuse communauté, et plus particulièrement celle de son leader charismatique, Benji.

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Si le film manque un peu de développement quant à la thématique de l'écoterrorisme en général, et si l'on s'attend à une fin davantage creusée, on ne peut nier l'engouement que l'on ressent à la vue de The East. En effet, le film flirte avec l'ambiguïté et la controverse, et nous fait retourner notre chemise plus d'une fois. L'alchimie entre Skarsgard (Benji), parfait dans son rôle, et Marling (Sarah) est telle que, si l'on est un peu sensible comme moi, on frissonne d'excitation au fur et à mesure de la progression de l'intrigue. 

Là où Martha Marcy May Marlene pouvait paraître un peu mou car focalisé essentiellement sur une atmosphère pesante et une incertitude constante quant à la réalité, The East allie sentiment d'iréel, légèreté et action, offrant un petit côté plus mainstream, ce qui ne sera pas pour déplaire au grand public. 

The East est un de ces films qui, sans grande prétention, fait réfléchir, touche et intéresse, sans oublier de divertir. 


9/10

[Ciné] Disconnect


Dans une société moderne où nous sommes en perpétuelle connexion avec le monde extérieur via toutes les nouvelles technologies, nous nous sentons bien souvent plus seuls et isolés que nous l'étions auparavant. Nous nous retrouvons alors à rechercher désespérément cette personne qui nous écoute, nous comprend et prend soin de nous. Mais à quel prix ?

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J'ai toujours été très friande des drames axés autour de plusieurs personnages dont les vies s'entremêlent au cours de l'intrigue, et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Dans la lignée de Magnolia, The Hours, Little Children, Mother & Child, et bien d'autres, Disconnect nous offre des personnages entiers et tiraillés, tout en nous interrogeant sur notre rapport au virtuel. 

Intéressant, prenant et bien traité, le film offre, par ailleurs, d'excellentes prestations de la part des acteurs (on notera et appréciera le passage éclair de Michael Nyqvist (Millénium)) Je conseille aux amateurs du genre de ne pas hésiter un instant de plus et de se procurer ce film d'une façon ou d'une autre.

Seul bémol : un Alexander Skarsgard (True Blood) un peu moins charismatique qu'à l'accoutumée !


10/10

lundi 17 juin 2013

[Ciné] Jagten (The Hunt)



Lucas, un professeur de primaire plutôt isolé, mène une vie banale et sans grands remous, aimé par ses élèves et par son fils dont il espère obtenir la garde. Peu à peu, son quotidien s'améliore et sa solitude fait place à une amourette naissante. Au même moment, une fillette tourmentée propage une rumeur déplacée à l'égard de Lucas, et la descente aux Enfers commence, lente et implacable.

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Le talent de Mads Mikkelsen n'est plus à démontrer. Son charisme, sa présence à l'écran et sa capacité à jouer tant la victime que le plus grand des psychopathes (à voir dans le rôle de Hannibal Lecter, dans la série Hannibal sur NBC, une véritable perle !) en ont convaincu plus d'un, et je figure parmi ses plus grands fans.

Outre les performances de l'acteur principal, Jagten nous en met plein la figure avec un sujet sensible, une narration poignante et un profond sentiment de frustration et d'injustice qui nous habite jusqu'à la dernière seconde et nous donne envie de détester l'être humain.

Je n'en dirai pas plus, si ce n'est que ce film est, à mes yeux, une merveilleuse leçon d'(in)humanité. À voir absolument !


10/10

[Ciné] Only God Forgives


Bangkok. Billy, un jeune homme blasé et en colère, massacre violemment une prostituée et se fait à son tour tuer par le père de la pauvrette. Son frère Julian dirige un club de boxe pour faire son trafic de stupéfiants en cachette. La mère des deux hommes, hautaine, castratrice et manipulatrice jouant très fort sur le chantage affectif envers Julian, exige une vengeance à la hauteur de ses espérances. Cédant à l'emprise maternelle, Julian prépare un plan, croisant bientôt la route de Chang, un policier aux valeurs pour le moins discutables, totalement cinglé et fan de karaoké.

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Plusieurs fois, je me suis fait la réflexion suivante : "Catherine, ne va jamais voir les films dont la promotion est faite via une affiche sur les bus de la STIB." Et jusqu'alors, j'ai tenu mes engagements. Bon ok, j'ai foiré mon coup pour Holy Motors, je pensais que ça m'aurait servi de leçon, et manifestement pas. 

On m'avait annoncé Only God Forgives comme un petit bijou incompris par le téléspectateur moyen. On m'avait promis du gore, du malsain, une réalisation magnifique, une bande originale fantastique, un jeu d'acteurs incroyable. Ces promesses m'ont facilement mise en confiance, à tort, hélas.

Pour le gore : on repassera. Un peu malsain, je peux le concevoir, mais les personnages sont tellement fades, tellement peu travaillés qu'on ne peut véritablement être dérangé par quoi que ce soit dans ce film, si ce n'est sa durée. Ayant déjà vu une pléthore de films profondément dégueulasses, et souvent de mauvais goût, je peux sans honte affirmer que je me suis moins fait chier durant ceux-ci. Seules les 15 premières minutes dégagent quelque chose d'intéressant, pour finalement se noyer dans plus d'une heure d'ennui profond.

La bande originale : on va plutôt parler de bruitages et de répétition de sons, si ça ne vous dérange pas trop. En tout cas, si ceux-ci s'accordent plutôt bien avec l'ambiance (de vacuité) qui se dégage du film, on ne peut pas dire qu'ils nous gardent éveillés bien longtemps. 

Les acteurs : Kristin Scott Thomas, pour le peu qu'on la voit, joue très bien son rôle. Ceci dit, si c'était pour la faire ressembler à Gemma de Sons Of Anarchy, on aurait mieux fait de directement recruter Katey Sagal pour le film. Quant à Ryan Gosling, il est plus que temps d'arrêter la fumette : ce mec rejoint le rang des acteurs monoexpressifsquiontdusuccèsparcequ'ilssontmignons (Keanu Reeves, Christian Bale) donc non, ton jeu de petit caniche dépressif avec des mommy issues et des blocages sexuels, ça ne prend pas, dégage, ou fais comme Jared Leto qui lui a compris qu'il était mieux sur scène que derrière un micro, essaye-toi à la musique. On ne sait jamais. 

La réalisation : oui, les images sont jolies, c'est vrai, certaines scènes dégagent un esthétisme non-discutable mais (putain de merde) est-ce une raison pour nous faire chier sur tous les autres plans ? 

Je n'aborderai même pas la symbolique à deux balles. Elle a la consistance de celle dans Spring Breakers.


5/10

dimanche 5 mai 2013

[Série] The Killing


Lorsque le corps de la jeune Rosie Larsen est découvert dans le coffre d'une voiture, au fond d'un lac, le détective Sarah Linden ne peut se résoudre à quitter Seattle et à démissionner avant de résoudre cette dernière enquête. Avec la coopération de son jeune partenaire, Stephen Holder, Linden va se retrouver au coeur d'une affaire qui dépasse tout ce qu'elle pouvait imaginer, et qui la transportera dans les tréfonds de la noirceur humaine.

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Adaptation de la série danoise Forbydelsen, de Soren Sveistrup, The Killing nous offre, le temps de deux saisons,  un thriller noir et captivant, centré autour d'une seule enquête, celle du meurtre d'une adolescente aux nombreux secrets, Rosie Larsen. Une enquête qui semble interminable, mais dont chaque nouvel élément fait place à une frustration plus grande, obligeant le téléspectateur à s'enfiler plusieurs épisodes par soirée afin d'assouvir sa curiosité et apaiser ses émotions.

Le suspense est présent jusqu'aux dernières minutes du dernier épisode, sans pour autant rendre l'histoire totalement improbable. Au contraire, le focus sur une même enquête pendant 26 épisodes (un épisode correspond à un jour d'enquête) permet de s'attacher énormément à chacun des personnages et à en explorer la psychologie. Rapidement, on découvre qu'aucun des protagonistes n'est blanc ou noir. Chacun a ses démons et devra y faire face à un moment ou à un autre et, chacun, le temps d'un instant, se rendra tantôt adorable, tantôt haïssable. C'est probablement ce dernier aspect qui m'aura le plus marquée, et m'aura laissé un arrière-goût amer.

La qualité du casting (et de la réalisation!) est  également à mentionner, étant donné le talent des acteurs principaux qui sont convaincants, touchants, et méritent d'être (re)découverts (Mireille Enos, Joel Kinnaman, Liam James, Billy Campbell, Michelle Forbes, Brent Sexton...).

Une série dont on ne se lasse pas, avec, par ailleurs, une bande originale adaptée, et une troisième saison en cours de route pour nous proposer une nouvelle affaire à résoudre. Va-t-on tester ? Bien entendu !


10/10

dimanche 28 avril 2013

[Ciné] Cloud Atlas



À travers une histoire qui se déroule à des époques diamétralement différentes, huit personnages voient leur destin se croiser au gré d'une symphonie envoûtante et d'un cycle sans fin de naissances et de renaissances. L'histoire nous montre que le choix opéré par chacun des êtres se répercutera sur la génération future, affirmant ainsi que, tous, nous sommes liés, connectés par une même responsabilité, et qu'il suffit d'un acte de bonté à un instant donné pour qu'un effet papillon se déchaîne dans l'univers...

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Les Wachowski Brothers reviennent en force avec ce nouveau film de science-fiction dont certaines scènes ne sont pas sans nous rappeler la fameuse trilogie Matrix. Un projet audacieux et fichtrement bien réussi, dans lequel des acteurs talentueux (Tom Hanks, Jim Sturgess, Hugo Weaving...) se voient endosser non un, non deux mais plus de cinq rôles, un défi qui se solde sans aucun doute par un succès considérable. 

Cloud Atlas est plus qu'un film. C'est une claque visuelle, un hymne à la vie, un cri du coeur, un rappel de l'infinité de ce qui nous entoure et un appel à la conscience de chacun, visant à nous sortir de notre bulle et à nous tourner vers les autres.

Puissant, magique, superbement réalisé, ne nous laissant pas une seule seconde d'ennui ou de répit, Cloud Atlas parvient à puiser ce qu'il y a de meilleur en nous, et nous laisse avec l'esprit embrumé et un pincement au coeur.

Appuyez sur play et laissez-vous porter. Le reste se fera tout seul.


10/10

mardi 15 janvier 2013

[Séries] Homeland


Après huit ans de disparition en Irak, le Sergent Nicholas Brody (Damian Lewis) se voit récupérer en piteux état par une équipe de sauvetage. Lors de son retour auprès de sa famille, Brody est acclamé comme un héros. Tout le monde lui porte une admiration certaine et un profond respect. Tout le monde, sauf Carrie Mathison (Claire Danes), un agent de la CIA qui décide de briser toutes les règles du métier et met Brody sous surveillance afin de prouver qu'il a été endoctriné par Al-Qaïda pour organiser un attentat contre l'Amérique.

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Cette série a été créée à la suite de la série israélienne Hatufim. À la fois drame et thriller psychologique, l'histoire nous captive dès le premier quart d'heure. Il ne nous faut pas plus que le pilot pour savoir que nous nous enchaînerons tous les épisodes dans les semaines à venir. Hautement addictive, cette série permet au public de s'immerger totalement dans l'enchaînement dingue des événements et n'hésite pas à le faire danser dans tous les sens en lui suggérant fausse piste après fausse piste pour garantir un effet de suspense réussi, sans le frustrer totalement puisque certaines situations sont malgré tout un tantinet prévisibles. Excellent équilibre, point de rebondissements inutiles et grotesques, une action vraiment à la pointe de la perfection et des acteurs tout simplement impeccables dans leur rôle.

Le seul bémol à mes yeux serait éventuellement le manque d'approfondissement de la question religieuse (ça peut toujours être sympa quand on parle de terrorisme), peut-être également le trop peu de nuances à ce sujet. Sans doute un traumatisme après avoir lu E.L. James.

Deux saisons jusqu'à présent, avec un dernier épisode à couper le souffle et un ressenti paradoxal qui oscille entre, d'une part, l'envie que ce soit terminé (pour éviter ainsi la détérioration au fil des saisons, phénomène connu dans de nombreuses séries) et, d'autre part, le besoin quasi maladif d'avoir le fin mot de l'histoire et de prier pour un renouvellement. Pas de panique, gardons nos prières pour des moments plus ardus, puisque la saison 3 est programmée pour septembre 2013. En attendant, il est toujours possible de se rabattre sur Game Of Thrones, The Tudors et True Blood, qui nous aideront à tenir le coup et nous feront passer cette année bien rapidement espérons-le !

Bref, quoiqu'on en dise, un must-see qui a rejoint mon top 3 des meilleures séries vues jusqu'à présent, après l'indétrônable Six Feet Under, of course.


9,5/10

jeudi 13 décembre 2012

[Ciné] The Hobbit : An Unexpected Journey


Bilbo Baggins vit dans sa petite hutte de Hobbit une vie paisible et routinière, alternant ses activités entre manger son poisson grillé, lire des romans d'aventure et papoter avec ses voisins. Il n'aurait certainement jamais imaginé qu'il se retrouverait un soir envahi par une horde de nains aventuriers désirant l'emmener avec eux dans une quête incroyable, dans le but de reconquérir la fameuse cité naine, jadis ravagée par Smaug le Dragon...
Commence alors un long et dangereux périple, sous l'oeil malicieux et bienveillant de Gandalf le Gris...

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Pratiquement 3h de pur bonheur pour les yeux et les oreilles. J'attendais ce moment avec impatience, et je ne fus clairement pas déçue !

L'histoire se déroule juste avant que la quête de Frodon et de l'Anneau de Pouvoir ne commence vraiment. Bilbo est alors en plein préparatifs de fête à l'occasion de son anniversaire et en profite pour mettre par écrit le récit de ses aventures passées. Au cours de son histoire, on découvrira avec une joie non dissimulée de vieux ennemis nettement mieux retravaillés, un Gollum du passé mille fois plus malsain, des peuples intéressants et amusants, le tout sous fond d'une belle camaraderie, pleine d'humour, de loyauté et même ponctuée de l'un ou l'autre chant, comme savent si bien faire les nains !

Bref, on profite, on se détend, on oublie la quantité de travail qui nous attend, et on aspire déjà à voir la suite.

An unexpected journey, indeed, pour lui comme pour nous ! Merci Peter Jackson !


9/10

[Ciné] Contre toi


Une femme sort décontenancée d'une vieille maison. Elle titube et se hâte de rentrer chez elle. En rentrant, plusieurs appels manqués sur son portable et pas mal de messages vocaux. Elle les écoute, un par un, puis va travailler, comme si de rien n'était.
Peu après, elle va porter plainte pour enlèvement et séquestration.

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En bonne amatrice de thématiques un peu glauquasses, et puis avouons-le, en grande fan de Kristin Scott Thomas, j'ai voulu voir ce film de Lola Doillon. Chose promise, chose faite, je me régale pendant approximativement dix minutes et puis... plus rien. Vide, fade, dénué d'émotions. Une espèce de jeu de chat et de souris totalement quelconque, qui se termine de manière bâclée et prévisible. Ce film laisse une réelle sensation de brouillon, d'inachevé. Comme si c'était un premier jet.

Sans doute le Syndrome de Stockholm le plus chiant de l'histoire du cinéma. Heureusement, la souffrance ne dure qu'une heure et quart.


4/10

dimanche 11 novembre 2012

[Ciné] Dead Man Talking



Quelque part dans un couloir de la mort, William Lamers est condamné à l'injection létale pour homicide volontaire. La loi ne précisant pas la durée de ses dernières paroles, William se met à faire le bilan de sa vie. Ce qui était initialement une manière de retarder son exécution va bientôt devenir un véritable enjeu politique et médiatique.

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Patrick Ridremont nous offre ici un film à la fois dur, drôle, poétique et symbolique qui nous fait découvrir une nouvelle facette du cinéma belge, une facette sans psychopathes, sans paysans consanguins et sans scènes glauques à profusion. Non, les Belges ne font pas que dans le malsain. Ce film en est la preuve. Petit à petit, nous entrons avec pudeur dans l'univers du jeune William, nous découvrons ses joies, ses peines, tout en observant l'évolution des personnes qui l'entourent : un vieux prêtre au bout de sa vie, un directeur de prison psychorigide et un gardien rongé par la culpabilité et la souffrance (ce schéma n'étant pas sans nous évoquer un tantinet The Green Mile, de Frank Darabont). Ce n'est pas l'histoire d'un homme, c'est l'histoire d'un groupe d'hommes qui s'apprêtent à voir véritablement leur vie pour ce qu'elle est, par le biais du condamné. 
C'est également l'histoire de deux politiciens qui se tirent dans les pattes et d'un journaliste voyeur et sans scrupules. Le tout en alternant intelligemment les ambiances, en jouant peut-être un peu trop sur certains stéréotypes, mais en évitant certainement un trop-plein de pathétique inutile.

On rit, on s'inquiète, on verse peut-être une larme, et on se délecte de la beauté des images, du choix de la musique et du talent des acteurs

Dead Man Talking, c'est un cri d'espoir, c'est l'affirmation de son existence, c'est le droit au pardon des hommes, et même à la miséricorde de Dieu.


9/10

dimanche 14 octobre 2012

[Ciné] Le Magasin des Suicides


Une ville morose où tout le monde est déprimé. Où le magasin le plus prisé est une boutique familiale dans laquelle sont vendues toutes sortes de poisons, gadgets et armes pour se suicider.
Et puis, un jour, un enfant nait. Un enfant qui rigole tout le temps et semble aimer la vie. Pour les habitants, cette naissance reste un gros point d'interrogation. Annoncerait-elle le début d'un changement ?

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S'il y a bien quelqu'un qui a eu envie de se suicider de A à Z durant ce film, c'était moi. Pour ceux qui ne le savent pas, commençons par préciser qu'il s'agit, en fait, d'une comédie musicale. Bâclée, avec des chansons horribles, des voix nasillardes et fausses, et puis surtout, des paroles à la limite de la bouffonnerie. Ajoutons à cela que pour des raisons de simplification scénaristique le film enchaîne les passages chantés à raison de toutes les cinq répliques, il y a de quoi vouloir se manger la main (je me suis d'ailleurs mordue de désespoir après une demi-heure).

Ironie ? Humour noir ? Ne rêvez pas trop. L'une ou l'autre touche, par-ci, par-là, au début du film. Là où ce dernier choque réellement, c'est dans la mièvrerie ambulante qui s'en dégage. Assez contradictoire étant donné le concept d'origine qui, certes, avait un potentiel très exploitable au cinéma. 

Notons également la fade tentative de faire de ce navet un Burton français; quelques points de réussite cependant : la fadeur, pour ne pas la répéter, des derniers films de celui-ci. Et puis quelques cernes sous les yeux des personnages. Histoire de leur donner malgré tout un petit côté dark.

Énorme déception. On ne m'aura plus.


4/10

dimanche 23 septembre 2012

[Ciné] The Tall Man (aka The Secret)


Dans la petite ville de Cold Rock, la légende veut qu'une sombre créature surgisse des ténèbres et enlève des enfants à leurs familles durant la nuit. Lorsque Julia assiste, impuissante, à l'enlèvement de son propre fils, les habitants se voient bientôt confrontés à un secret bien plus noir et plus complexe que tout ce qu'ils pouvaient imaginer...

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Ayant eu la chance de tomber sur ce film avant sa sortie ciné, je peux déjà vous dire que vous ne risquez rien en allant le voir. Il allie, en effet, plutôt bien le suspense, le drame, le mystère et l'action, et offre un retournement de situation plutôt inattendu. 
The Tall Man soulève l'une ou l'autre question de réflexion intéressante et aborde avec brio le concept de dilemme moral. Avec une Jessica Biel plus que convaincante et une histoire qui tient tout de même le spectateur éveillé du début à la fin, on ne croule a priori pas sous la déception. The Tall Man offre ce genre de fin qui suscite habituellement des réactions diamétralement opposées. Mon conseil : regardez-le sans en attendre quoi que ce soit et sans émettre d'hypothèses.


7,5/10

[Ciné] Ruby Sparks



Calvin est un jeune talent en manque d'inspiration. Après le succès de son premier livre, voilà qu'il bloque et que ses fans attendent impatiemment quelque chose de neuf...
Une nuit, Calvin se met à rêver d'une fille qu'il n'a jamais rencontrée. Elle s'appelle Ruby. Subjugué par la jeune femme, Calvin se met à écrire à son sujet. Contre toute attente, Ruby se matérialise dans son appartement, comme si les mots couchés sur le papier lui avaient véritablement donné la vie...

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Une comédie romantique plaisante, même si un peu clichée par moments. De bons acteurs bien évidemment, il ne pouvait en être autrement avec Jonathan Dayton qui nous avait déjà bien conquis avec Little Miss Sunshine. Un dénouement assez prévisible mais néanmoins agréable à regarder, le tout avec une bande originale adaptée et des situations comiques, sans oublier un soupçon de réflexion sur notre manière de gérer les relations humaines, qui ne nous font pas regretter le déplacement.


8/10

[Ciné] Scalene


Suite à un accident, Jacob tombe dans le coma pendant un mois. À son réveil, il est incapable de parler et par conséquent de se faire comprendre. Il vit seul avec sa mère Janice et passe le plus clair de son temps assis dans son canapé à se balancer comme un autiste. Un jour, Page, une jeune universitaire, est recrutée via une annonce pour s'occuper de Jacob lorsque Janice s'absente. C'est là que les choses vont se compliquer.

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Une histoire en soi assez simple mais intéressante sur deux plans; premièrement, la réalisation. Celle-ci nous évoque très brièvement Irréversible de par ses retours en arrière ce qui offre au film un caractère assez atypique. Deuxièmement, les acteurs, relativement doués dans leurs rôles respectifs, en particulier Margo Martindale dont le jeu fait aisément penser à celui de Kathy Bates dans Misery.
Sans être un moment inoubliable, Scalene fait passer le temps rapidement, et soyons honnête, bien souvent cela nous suffit.


7/10

mercredi 29 août 2012

[Ciné] Bric à brac !

Pas trop eu le temps dernièrement de faire l'éloge ou de préparer le tombeau de tel ou tel film donc je m'octroie un bref passage par ici pour mettre un peu à jour ma liste de films vus ces derniers mois et en dire quelques mots.

The Woman In Black


C'est l'histoire d'un jeune avocat qui se retrouve, dans un vieux village, confronté à un fantôme vengeur qui semble terroriser le coin.
Je n'en attendais rien et pourtant, ce fut un moment ciné assez sympa. L'ami Harry se démerde bien qu'il soit toujours difficile pour mon petit cerveau d'accepter le fait qu'il soit adulte, et l'intrigue en soi est bien sympathique. Quelques sursauts, une dose de suspense, ce n'est pas le chef-d'oeuvre du siècle mais clairement un bon film d'horreur de ces dernières années (parce qu'on nous en a servi des navets !).


7,5/10

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Cabin In The Woods


Une bande de potes qui se retrouve dans la baraque en pleine forêt d'un pote, puis qui découvre un mystérieux bouquin; lequel va réveiller pas mal de saloperies.
La bande-annonce m'intriguait et je dois dire que ça avait l'air de sortir du schéma des murder parties traditionnelles. En effet, ça n'a rien à voir. Je verrais plus ce film comme une sorte de savant mélange entre The Mist, n'importe quel film de potes massacrés dans une maison en pleine forêt, et The Hunger Games. À ce stade-ci je suis toujours incapable de décider si j'ai trouvé ce film super chouette ou carrément à chier.

En tout cas je ne me suis pas emmerdée une seule seconde étant donné tous les rebondissements totalement farfelus qui se présentent tout au long de l'intrigue. En plus, la fin claque un peu. Enfin je trouve.
Bah, laissez-vous tenter tout en bouffant des chips. Mais surtout ne payez pas un centime pour voir ça.

Entre 5 et 7/10

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The Raven


La ville de Baltimore se fait traumatiser par un tueur en série qui semble puiser des idées pour ses meurtres dans l'oeuvre d'Edgar Allan Poe. Lorsque ce dernier est mis au courant, il passe rapidement de suspect à adjuvant précieux dans la résolution de l'enquête. Et il est assez sympa à suivre, en fait. Plutôt rigolo/tourmenté/sarcastique, un mélange de caractère assez agréable. Seulement voilà, une partie de moi aurait préféré un acteur un peu plus taillé pour ce rôle, je sais pas, ça doit être sa tronche qui me revient pas des masses. Toujours est-il que le film est intéressant, offre du suspense et des acteurs charismatiques, mais présente hélas un peu de prévisibilité et nous offre une fin bâclée dont je me serais passée largement.


7/10

dimanche 22 juillet 2012

[Ciné] Holy Motors


Un synopsis ne servirait à rien puisqu'il ne définirait en rien ce à quoi ressemble ce méli-mélo de scènes loufoques. Leos Carax a voulu nous gaver avec des constatations philosophiques et des métaphores incroyables sur la vie, l'art, la beauté, la déchéance de l'homme, mais j'ai manifestement été trop conne pour bien voir le lien entre ses considérations de branleur intellectuel et ce film.

Enfin bon, si ça vous amuse de voir un clodo s'essayer au relooking d'Eva Mendes, Kylie Minogue se croire dans un Disney où les personnages commencent à chanter quand on leur demande rien, des limousines qui parlent, des singes, un mec tenter de faire un cuni à une meuf en combi latex, des dialogues limités et des scènes décousues, je pense que ce film est pour vous. Par contre faites pas vos chochottes, il se peut que les gens dans la salle rigolent grassement.

Ca aurait pu être bien, mais la tournure fut telle que je ne puis rester fidèle à mes tripes sans vous annoncer que ce film est une sombre bouse.
Je crois que j'aurais encore préféré me taper le défilé de l'armée belge cet après-midi.


4/10 (c'est quand-même drôle entre deux bâillements) 

[Série] Sons Of Anarchy


Jax Teller tente tant bien que mal de concilier sa vie de vice-président d'un club de motards avec la naissance de son fils. Noyé dans un univers de violence et de secrets, sa vie va basculer le jour où il va découvrir un vieux livre écrit par son père, décédé une quinzaine d'années plus tôt.

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Ne vous fiez pas à l'atmosphère de base; surtout vous les filles. Vous n'aimez pas la moto ? Moi non plus. Encore moins les mecs aux cheveux gras qui portent plus de bagues que moi. Mais je vous le dis, mesdemoiselles : cette série est une petite merveille. Il m'aura fallu casser mes appréhensions pour me forcer à regarder le pilot. Je fus conquise immédiatement et ce sans le moindre effort.

Sons Of Anarchy mélange tous les ingrédients de la série parfaite : une trame cohérente qui ne se noie pas dans l'abysse de la nullité, d'excellents acteurs parfaitement adaptés à leur rôle, des personnages attachants, décalés et complexes que l'on retrouve dans des scènes tantôt révoltantes tantôt touchantes; difficile de rester dans un manichéisme basique et c'est tant mieux. L'être humain, après tout, n'est jamais tout blanc ni tout noir.  
L'action est omniprésente, diverses intrigues se mettent régulièrement en place sans jamais en faire trop et sans tomber ni dans le pathos ni dans le voyeurisme gratuit. 

Un coup de coeur, vraiment. Si vous êtes en vacances, enchaînez-vous les quatre premières saisons, vous finirez juste à temps pour la reprise de la série à la mi-septembre.

D'ici là, il va falloir mordre sur sa chique, et patienter...Grrr !


9/10 (pour le côté prévisible de certains événements, mais bon on ne va pas jouer les difficiles !)

jeudi 14 juin 2012

[Ciné] Twilight Portrait


Marina est une superbe jeune femme d'une trentaine d'années, mariée à un homme d'affaires un peu trop mou, ce qui la pousse à chercher davantage de virilité dans une vieille chambre insalubre avec un ami de la famille. Assistante sociale aux revenus moyens, elle peut compter sur les finances de papa pour arrondir ses fins de mois.

Le jour où Marina se fait sexuellement agresser par trois policiers, sa vie bascule. Elle crie vengeance. Déterminée, elle est bien décidée à tuer ses agresseurs. Mais les choses ne se passent pas comme prévu...

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Twilight Portrait est un premier long métrage de Angelina Nikonova que j'ai eu le plaisir de découvrir à l'occasion du Brussels Film Festival. Ce portrait au crépuscule est avant tout le portrait d'une société russe totalement blasée et en pleine déchéance, engouffrée dans la drogue, l'alcool et la corruption. Une société où même l'entraide se monnaie.

À travers le personnage de Marina, on découvre une femme révoltée; révoltée contre ce qui lui arrive, mais également contre sa condition de bourgeoise fonctionnaire pépère. Petit à petit, on assiste à son évolution et l'on plonge dans cet univers ambigu, cru et malsain qui nous prend à la gorge pour ne plus nous lâcher. Un univers où les mots "Je t'aime" sont une arme plus puissante et plus douloureuse qu'un flingue.

Le seul bémol de l'histiore réside dans sa première demi-heure, laquelle nous soumet à des longueurs un peu superflues, sans doute pour nous planter le décor, relativement effrayant, des quartiers russes mal famés où les habitants semblent tous issus de consanguinité. Je me suis d'ailleurs promis de ne plus jamais critiquer les gens du Hainaut après visualisation de ce film.

 Twilight Portrait mérite d'être découvert pour sa réalisation pertinente, sa dimension psychologique, et sa peinture sociale intransigente.

Un souffle nouveau au Rape and Revenge traditionnel.

Nous pouvons dire bravo à madame Nikonova pour ce premier essai des plus réussis.


9/10