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mercredi 30 avril 2008

[Théo] Compte-rendu de l'entretien avec le prêtre et bibliste Bernard Van Meenen

Quelle ne fut pas ma joie lorsque l'un de mes professeurs de religion invita ce charmant monsieur durant 1h30 pour nous faire partager sa foi et ses connaissances !

J'ai enfin pu trouver mon juste milieu entre les évangéliques que je trouve trop fermés (pour la plupart) et les catholiques intellectuels et intellectualisants qui ôtent à la foi chrétienne tous ses fondements chrétiens pour n'en garder qu'un vague guide spirituel propageant de bonnes valeurs, le tout mêlé d'un soupçon de déisme.


Concrètement, qu'est-ce que j'ai entendu chez les évangéliques ?

* Que Jésus était l'unique voie du Salut (entendez ici un Salut post-mortem, la vie éternelle auprès de Dieu) et que tous ceux qui ne se convertissaient pas étaient perdus (sauf s'ils ont vécu avant le Christ ou qu'ils n'ont jamais entendu parler de lui, alors ils seront jugés selon leurs actions, voilà l'explication rassurante qui permet de présenter un Dieu pas trop barbare envers ceux qui n'ont jamais su qui était son Fils) pour toujours.

* Que les oeuvres n'ont rien de salvateur, seule la foi et la grâce de Dieu sauvent.

* Que les autres philosophies et religions (ça comprend les autres dénominations chrétiennes non évangéliques) sont de fausses doctrines enseignées par des faux prophètes et passablement guidées par le Diable qui cherche à éloigner les gens du christianisme en leur faisant miroiter ceci ou cela.

* Que la fin des temps est proche (ça fait des années qu'on l'entend celle-là), que ça va être de pire en pire (quand je pense que Socrate lui-même disait déjà : "La jeunesse est corrompue !"), que Jésus va apparaître chercher les quelques élus comme ça pouf et tous les autres attendront le Jugement.

* Et parfois, j'ai aussi entendu que toute la Bible était historiquement et scientifiquement vraie, et que donc Genèse, Exode et compagnie avaient réellement eu lieu tel que relaté.


Puis, quel discours ai-je entendu lors de mon cours d'Ancien et Nouveau Testaments (pour le cours de Foi, les propos sont relativement différents (heureusement) mais font parfois chier quand-même) ?

* Que Jésus était un homme, et que nous pouvons tous à notre tour être des Jésus.

* Que la Résurrection biblique est symbolique, elle parle d'une vie qui continue à travers la continuité de l'oeuvre du Christ par les chrétiens (il vit à travers nos actes).

* Que le Salut commence ici sur Terre.

* Que tout le monde peut être sauvé s'il le veut, sans nécessairement passer par Jésus. On peut faire l'oeuvre du Dieu biblique sans en être conscient.


=> Je trouve les réponses apportées par mon école intéressantes et pertinentes, mais relativement incomplètes. Notamment en ce qui concerne le point sur la Résurrection et la personne de Jésus.
A titre personnel, je pense que si un tel zèle s'est créé lors de la Pentecôte, ce n'était pas uniquement en souvenir des bonnes paroles apportées par un homme qui vient d'être crucifié.

La parole fondatrice du christianisme est celle-ci : "Ce Jésus crucifié, Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, nous en sommes témoins."
Et moi j'y crois. J'y crois, et je veux bien en plus de ça englober les autres significations de cette résurrection, je veux bien accepter que l'on continue à faire vivre le Christ à travers nos agissements car ça me semble vrai, mais je veux aussi croire que cet homme si bon qui a souffert mille injustices, qui allait vers les gens pour créer un dialogue et qui n'attendait pas du haut de son estrade que l'on vienne à lui, je veux croire que cet homme, ce surgissement premier de la vie, Dieu l'a ramené à lui. Et j'ai espoir en l'idée qu'il n'était pas le premier et qu'il ne sera pas le dernier à l'être.

De façon plus complète, je voudrais aborder ici les différents aspects que nous avons évoqués avec Bernard Van Meenen, exégète et prêtre. Ce monsieur a commencé par nous expliquer comment tout a commencé. Qui étaient les premiers croyants avant la mort de Jésus, qui étaient-ils après sa mort, que disaient-ils de lui, quels cercles se sont créés autour de lui...

Eh bien avant la mort du Christ, les premiers croyants étaient des Juifs, et éventuellement quelques non-Juifs en terre d'Israël, sympathisants de ce qui émanait du Christ.
On disait de lui qu'il était prophète d'Israël.

Après sa mort, ce sont avant tout des Juifs proches de lui qui ont continué à avoir foi en lui. Ils se sont à nouveau rassemblés en son nom en raison de la parole citée plus haut; à savoir que cet homme qui a souffert le martyr, a été relevé des morts par Dieu lui-même. Dieu n'a pas relevé n'importe qui, il a relevé celui qui a été torturé, mis en croix. Pour ces Juifs c'était une véritable parole d'espérance qui venait accomplir la promesse d'Alliance dans l'Ancien Testament, une promesse qui leur disait que le mal, la haine, la tristesse, la souffrance, n'auraient pas le dernier mot. Le dernier mot, c'est la Vie.

Puis, ces Juifs se sont dit que cette vie, elle était là non seulement pour eux mais aussi pour le reste du monde, car nous sommes tous mortels ! Dès lors, Jésus leur semblait tellement la meilleure chose pour l'humanité, qu'ils ont voulu parler de lui en puisant dans les Ecritures.

NB : Dans le contexte juif de l'époque, la Bible est quasiment complète. L'élément fondateur de leur foi c'est la ribambelle Alliance - Promesse - Espérance.

Donc, les Ecritures étant capitales dans leur foi, quoi de plus évident que d'aller y puiser des images pour parler de leur foi en Jésus ! Le mot Christ d'ailleurs se retrouve dans les Ecritures, tout comme l'image du berger, l'image du prophète, la nourriture...

"Puisque nous croyons en Jésus, comment allons-nous dire le plus inattendu (sa résurrection) avec ce que l'on nous a transmis ?"

Il ne faut pas oublier que la transmission était capitale pour eux, autant l'orale que l'écrite.
On peut donc faire des rapprochements entre la résurrection de Lazare et le passage dans Ezékiel qui dit "Je vais ouvrir vos tombeaux." On parle aussi de résurrection des morts dans 2 Maccabés 7 et dans Daniel 12. Il s'agit donc de quelque chose de très important pour eux.

Bien sûr pour certains ce sera une autre optique qui sera utilisée : "Le Nouveau Testament vient confirmer l'Ancien" : oui mais, on ne peut savoir avec certitude si tout ce que contient le Nouveau vient confirmer l'Ancien par "prophétie" ou par "puisage dans la culture dominante de l'époque" !

Et de mon côté, peu m'en chaut. Cet entretient m'a permis de trouver un intérêt à l'Ancien Testament, en comprenant que si l'on sait pas d'où tout à commencé, on ne peut rien comprendre au reste. Et si Jésus n'a pas réellement ressuscité Lazare ou réellement chassé des démons, cela ne me dérange absolument pas (cela ne fait d'ailleurs pas partie de ma foi), ce que je retiens moi, de tous ces récits de miracles, c'est que Jésus est Vie, Amour et Délivrance.



(Et là, tous mes amis vont me prendre pour une illuminée... Je vous emmerde et je rentre à ma maison !)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Les évangéliques voient le mal partout et se croient détenteurs de la seule et unique Vérité. Ils ont tellement de certitudes qu'ils en oublient de douter et par là même de réflechir.

Quant à toi, je voudrais simplement te poser cette question: pourquoi penses tu que des valeurs comme l'amour, la vie, la délivrance aient besoin de Jésus pour exister?
Bien à toi

Cath a dit…

Disons simplement qu'il y a pour moi une dimension spirituelle supplémentaire à son sujet étant donné que je crois en sa divinité, il est donc pour moi l'exemple parfait, Dieu venu se rapprocher des hommes et entrer en relation avec eux.

Ceci étant Jésus n'était pas le seul homme de paix de son époque, les prophètes l'ont précédé, et il n'est certes pas le dernier; les Gandhi, les Bouddha, les Guy Gilbert, les humanitaires, il y en a foule !
Mais ce n'est pas en eux que j'ai trouvé mon Salut, ce sont pourtant des modèles à suivre que je respecte, et c'est grâce à des gens comme ça entre autres que j'ai appris et que je continue à avoir foi en l'Homme.

Anonyme a dit…

trop long, pas lu (l)

Cath a dit…

Haha évidemment, je t'emmerde MATTHIEU.