Ce n'est plus un secret pour personne, la télévision est une véritable poubelle. Depuis toujours, la merde envahit le petit écran (et le grand aussi), entre publicités, mauvais doublages, séries abrutissantes françaises mal jouées, télé-réalité, jeux d'argent facile me donnant envie de puker mes tripes, musique pourrie, on commence à savoir comment ça se passe mais surtout, qui est le public cible idéal. C'est simple, les proies les plus faciles sont les suivantes : les adolescents, et les vieilles qui s'emmerdent. Tandis que le monde suit son cours et que les citoyens tentent désespérément de terminer leur mois sans sombrer dans la dépression de la routine, d'autres sont blasés. Ceux qui ont quelque chose à faire, sur les bancs scolaires, mais qui n'en voient nullement l'utilité (et je les comprends bien), puis ceux qui n'ont plus rien à faire, qui ont la majorité de leur vie derrière eux et qui ont la télécommande pour meilleure amie.
C'est la première catégorie qui m'inquiète finalement le plus, la seconde je m'en fous, dans quelques années elle ne sera plus là.
Les jeunes sont tiraillés entre deux mondes. Le monde adulte, auquel ils aspirent mais dont les impératifs les effrayent, et le monde de l'enfance, qu'ils veulent à tout prix fuir mais qui leur procure une certaine sécurité et un certain confort. Ces jeunes, naïfs et imaginatifs, rêvent d'absolu, d'idéal, de fantaisie. Chose dont notre société manque cruellement.
C'est la première catégorie qui m'inquiète finalement le plus, la seconde je m'en fous, dans quelques années elle ne sera plus là.
Les jeunes sont tiraillés entre deux mondes. Le monde adulte, auquel ils aspirent mais dont les impératifs les effrayent, et le monde de l'enfance, qu'ils veulent à tout prix fuir mais qui leur procure une certaine sécurité et un certain confort. Ces jeunes, naïfs et imaginatifs, rêvent d'absolu, d'idéal, de fantaisie. Chose dont notre société manque cruellement.
L'adolescent est aussi à cheval entre deux identités, l'identité aspirée, celle qui le pousse à la réalisation de soi, et l'identité assignée, celle que l'on attend de lui. Difficile de joindre les deux bouts, de trouver un juste milieu entre tout ça, et rien dans notre société n'est là pour lui rendre la vie plus facile. En plus de tout ça, les médias prennent l'adolescent pour un attardé. Ils lui parlent en langage SMS, avec des mots simplistes et des intonations idiotes, lui font miroiter qu'il a besoin de choses totalement futiles et qu'il est moche, qu'il a besoin de faire une crise pour exister (crise qui rappelons-le est une fabrication de notre société occidentale), lui vendent l'amour avec un grand A, la sexualité à tout-va et avec n'importe qui, du moment qu'il y a un préservatif dans le tas, le tout-tout-de-suite-maintenant. Le jeune évolue avec la maxime suivante : "Si tu veux vraiment quelque chose, tu peux réussir à l'obtenir."
On lui vend du vent. Un beau vent frais, qui lui caresse le visage, lui donne plein d'idées puis le bloque ou le pousse à faire de la merde. Pis encore, le jeune est perpétuellement insatisfait. Insatisfait parce que sa vie n'est pas une série télévisée américaine pleine de rebondissements et de passion.
Avec l'explosion de l'audimat à la suite de la saga Twilight, mettant en scène une romance inégalable où le don de soi et l'effacement de soi pour l'autre sont finalement l'essentiel de ce qui est retenu, les attentes pullulent. La jeune fille est courtisée, protégée, traitée malgré tout comme une femme, respectée, idôlatrée, son vampire ténébreux et tourmenté est prêt à tout pour elle. Comme si toute cette niaiserie dégoulinante n'était pas suffisante, d'autres romans ont commencé à pointer bout de leur nez en faisant passer exactement le même message (mormonisme en moins) avec d'autres personnages; The Vampire Diaries en est un parfait exemple.
L'idée de l'absolu est toujours là, on vit le grand amour, on trouve l'Homme Parfait, l'Élu de notre coeur, celui qui nous fait chavirer toute entière et qui nous laisse pantoise à chaque fois, comme si nous revivions à chaque instant le moment de notre première rencontre....

Et puis on ferme le livre, on éteint la télévision, et on retrouve Sa Réalité. L'autre, avec ses défauts et ses faiblesses, parait fade à côté de ces hommes bons à tout et prêts à tous les sacrifices. On a beau parler de femme objet, de culte de la maigreur excessive, de mal-être, l'homme aussi pâtit des clichés de la société.
Je vois encore des gens sur Facebook qui fantasment sur le couple Nathan/Haley dans One Tree Hill.
Cette série doit être encore pire que tous les films de vampires pour gamines réunis. Ici, on vend encore plus, parce qu'on met en scène des êtres humains, tous beaux, tous avec un passé touchant, tous ayant surmonté mille épreuves mais ayant finalement trouvé l'Amour Fou où on s'offre des cadeaux incroyables, où l'on se prévoit des voyages romantiques, où on réserve tout un restaurant juste pour la Saint-Valentin. Et il ne se passe tellement rien dans cette série depuis pratiquement deux saisons entières que la seule chose que l'on voit, c'est à quel point tout le monde s'aime et à quel point les couples qui y figurent sont parfaits et amoureux.
Il est temps de se réveiller, d'accepter que le monde n'est pas un épisode de 40 minutes dont on sélectionne que les moments forts qui finissent bien, et que lorsque dans un conte de fées, il est indiqué à la fin "Et ils vécurent heureux...", ce n'est pas la fin de l'histoire que ça raconte, mais bien le début. Le début d'une série de disputes, de réconciliations, de passion qui s'essouffle puis qui se réveille, ou pas pour certains, le début de projets mais aussi de difficultés, de compromis, de collisions perpétuelles.
Alors arrêtez de rêver du Prince Charmant, cessez de croire que vous êtes dans un roman moyenâgeux et qu'on doit vous conquérir par des gestes grandiloquents, redescendez de votre piédestal et fichez un peu la paix à ces messieurs. Vos vampires à deux balles, vos héros de séries, votre trip médiéval, tout ça n'existe pas et n'a jamais existé, et si vous êtes incapables de vous contenter de ce que vous avez, dites-vous que ça pourrait être pire et que votre mec pourrait ressembler à ça :
Maintenant, la ferme.
2 commentaires:
Bien écrit, bien argumenté, merci à l'avocate du diable pour cette prise de position! Cependant les séries ne sont que le reflet de nos sociétés et des Gender role attribués aux deux sexes. Rien de très nouveau finalement, si ce n'est qu'il est désormais attendu de l'homme qu'il soit à la fois protecteur et conquérant mais aussi sensible et attentionné, compréhensif, sensible et élégant... un peu de tout et son contraire qui me fait finalement penser que personne n'a vraiment gagné dans cette redistribution des rôles. Les exigences physiques envers la femme sont restées les même et les diktats de la mode désormais largement relayés par les médias ont entraîné de nombreuses dérives parmi lesquelles des désordres alimentaires de toutes sortes, frénésie de la chirurgie esthétique et j'en passe. Les femmes gardent la main sur le cercle domestique et les activités traditionnelles féminines peinent à être partagées au sein des ménages : nettoyage, cuisine et autres tâches restent des domaines majoritairement féminins alors même que l'on attend des femmes qu'elles mènent de front leur carrière de façon indépendante, mais aussi qu'elles soient des mères et épouses exemplaires, des cuisinières accomplies.
Sommes nous en train de vivre une phase de transition, période inconfortable à cheval entre l'ancien modèle et le nouveau ? Ou nos sociétés de l'instantané, du buzz et du zapping sont-elles en train de nous transformer en robots ? Je m'interroge :D
Je plussoie ton commentaire. Et je dirais même : http://www.youtube.com/watch?v=S_oMD6-6q5Y
(Pardon, c'était facile :/)
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