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Who's in da house ?

vendredi 6 mai 2011

[Lecture] Anita Blake Series



Anita Blake est chargée de résoudre des enquêtes policières. Pour ce faire, elle réussit avec grande distinction les spécialisations suivantes : réanimer des zombies pour les interroger, tuer des vampires, et s'attirer autant d'ennemis que d'amants partout où elle va.

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Laurell K. Hamilton m'avait séduite il y a de nombreuses années, lorsque je découvris le personnage d'Anita Blake, une jeune femme au caractère fort et entier, à la répartie sans pareille et à la vie amoureuse tumultueuse, sans compter quelques névroses par-ci par-là.

Seize tomes qui font évoluer notre héroïne dans un univers fantastique peuplé de créatures diverses et variées, seize tomes durant lesquels nous passons d'une ambiance de thriller fantastique à une succession de récits érotiques très surfaits ("Oh mon dieu, ton sexe est trop gros et je suis si étroite, baise-moi !" ça va quoi, merci...).

Le sexe, après les six premiers tomes, devient tellement omniprésent que ça n'émoustille même pas. Les justifications apportées pour expliquer chaque rapport sexuel (à deux, à trois ou à cinq) sont grotesques et l'on en vient à se demander si l'auteur n'a pas quelques problèmes de frustration avec la sexualité en général. Le thème de la religion parcourant ci et là la plupart des tomes, Anita étant un personnage dont les rapports et l'éducation au sexe furent difficiles au début, ça pue le vieux transfert et le "maintenant je me lâche."

Le problème, c'est que tout ce qui faisait le charme et la substance des premiers tomes, toute la partie suggestive, drôle et pleine de suspense, disparait au détriment de scènes de baise dans une suite luxueuse en pleine enquête fédérale.

Pour couronner le tout, le personnage principal devient de plus en plus CHIANT. Toujours en train de se poser trente-six mille questions sur son moindre ressenti, toujours en train de chicaner pour rien, on se retrouve avec une envie assez pressante de lui éclater la gueule pour qu'elle la ferme enfin. Elle qui était si fragile sous ses airs de grande dure, qui collectionnait les pingouins en peluche et sortait en jeans et T-shirt se transforme au fil des tomes en une nymphomane en porte-jarretelles qui passe plus de temps à détailler sa tenue et son maquillage et réfléchir sur sa vie amoureuse qu'à casser du vampire et résoudre des enquêtes.

Les dialogues deviennent creux et répétitifs, on se dit que si on avait signé pour ça, on aurait pu se relire (gratuitement) la série des Tourments de la Belle au Bois Dormant d'Anne Rice, qui ont au moins le mérite d'être originaux et annoncent la couleur dès la première de couverture.

Laurell K. Hamilton, avec son héroïne tourmentée, captive puis déçoit, nous laissant sur notre faim, et un profond sentiment de regret d'avoir claqué 17€ pour le dernier tome sorti.


Too bad.

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